31 – Flore des Causses, hautes terres gorges, vallées et vallons

Flore des Causses

 

Par C. BERNARD, 784 pages, 2008

ls sont nombreux les Sociétaires de la SBCO qui ont découvert la flore des Causses grâce à Christian BERNARD ! Pour les plus anciens d’entre eux, ce fut au cours de deux Sessions extraordinaires de la Société : – la première, du 5 au 10 juillet 1983, avait amené les participants à la découverte des Grands Causses Cévenols (Larzac, Méjean, Noir, Séverac) ainsi que du Lévezou et du Massif de l’Aigoual, – la seconde, du 7 au 12 juillet 1986, complétait la précédente avec des excursions sur le Causse Comtal ainsi que sur les massifs de l’Aubrac et de la Margeride. Au cours de ces deux Sessions, Christian BERNARD était accompagné de Gabriel FABRE, son beau-père, et il est difficile de parler du premier sans évoquer le second tant le duo qu’ils formaient était indissociable sur un terrain qu’ils parcouraient toujours de concert bien avant 1983, à la recherche des plantes de l’Aveyron et des régions voisines. Dans la préface à la première édition de la Flore des Causses, Gérard AYMONIN évoquait Christian BERNARD et Gabriel FABRE qui « ont, infatigablement, depuis près de trois décennies, exploré entre autres les Cévennes, le Rouergue, l’Aubrac », leur permettant d’élaborer un document remarquable sur la flore des Causses, regroupant dans un seul volume une entité naturelle géographiquement homogène qui relève de plusieurs flores départementales. Après les deux Sessions évoquées plus haut, Christian BERNARD, d’abord avec Gabriel FABRE, puis seul ou en compagnie d’autres botanistes, a poursuivi ses prospections des Causses ; il en résulta une première édition de la Flore des Causses parue en 1996. Le succès qu’elle obtint ainsi que de nouvelles observations jointes à celles d’autres botanistes, publiées le plus souvent dans les Bulletins annuels de la Société Botanique du Centre-Ouest (et qui ont donné lieu à quatre Suppléments incorporés récemment par l’auteur dans la nouvelle édition), l’épuisement du premier tirage, font qu’une deuxième édition devenait nécessaire. Plus de cent taxons nouveaux ont été ajoutés à cette nouvelle version qui décrit 2 070 plantes. L’auteur a également revu toutes les cartes de distribution et de nombreux dessins originaux de Marcel SAULE ont été ajoutés. C’est cette édition complètement révisée qui est présentement soumise aux botanistes. C’est un grand plaisir pour l’auteur de cette deuxième préface de proposer le résultat du travail d’un ami aussi compétent dont de nombreux membres de notre Société (et de bien d’autres) connaissent le grand savoir. Ce dernier ne se limite pas au domaine des plantes et de la végétation comme l’ont constaté ceux qui ont voyagé en sa compagnie : l’histoire géologique des Causses et des autres régions traversées était racontée, les paysages expliqués, les problèmes économiques abordés. Dans les cars assurant le transport régnait la bonne humeur malgré la chaleur torride régnant à l’extérieur ; celle-ci n’altérait en aucune façon l’ardeur à prospecter les cailloux du causse lorsque notre guide décidait de nous arrêter pour rechercher l’une des raretés caussenardes mentionnées sur notre programme. Nous étions loin des rivages de la Méditerranée où, au même moment, se doraient de nombreux estivants, ce qui rendait le chauffeur du car perplexe au point de considérer les botanistes présents comme cérébralement dérangés et de les baptiser « fêlés » auprès du tenancier de l’un des rarissimes cafés fort opportunément rencontrés ce jour-là sur le Larzac. Lesdits « fêlés », s’ils se montraient empressés de trouver la moindre goutte d’eau, ne l’étaient pas moins à la recherche, au milieu des cailloux, de la plante promise par le programme et annoncée par Christian BERNARD. De retour dans les cars, les assoiffés du causse, toujours dynamiques, reprenaient leurs chants et leurs histoires, heureux d’être là et, comme le rappelait fort justement Christian BERNARD dans son introduction au compte rendu de la Session 1983 (Élucubrations d’un « fêlé »), « fiers (d’être) les fêlés réunis que nous étions ! ». C’est cette ambiance, chaleureuse et studieuse, née au cours de la Session 1983 sur les Grands Causses Cévenols, qui se retrouva lors de nombreuses Sessions ultérieures de la Société Botanique du Centre-Ouest.

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